Najat Arbib

Najat Arbib, née dans un quartier modeste de Liège, en Belgique, est l’aînée d’une fratrie issue d’un père ouvrier. Dès l’âge de 12 ans, elle fait un choix déterminant pour son avenir, se disant : « Soit je me marie tôt, soit je travaille rapidement. » Elle opte pour l’éducation et décide de se consacrer sérieusement à l’école, sous l’œil bienveillant de son père, qui valorise l’éducation, la lecture et le respect d’autrui.

Un Déménagement, un Nouveau Départ

En 1989, sa famille déménage dans le quartier populaire d’Amercœur, offrant à Najat l’occasion de découvrir de nouveaux horizons. Elle demande à changer d’école et devient la seule « Arabe » de sa classe.

Un Choix Crucial

L’été de 1993, Najat se prépare pour l’examen d’entrée à l’université, s’immergeant dans les mathématiques jusqu’à la nausée. Le doute la submerge : doit-elle persévérer dans cette voie pendant cinq ans ? Une expérience la guide. Lors d’une visite chez un voisin avec son père, une simple remarque la pousse à réfléchir. L’homme, bien que bienveillant, soulève la question de leurs droits par rapport à leurs voisins. Cette conversation révèle une inégalité évidente. Le père de Najat conclut : « Je pense qu’il a raison. » Cette réponse ne satisfait pas Najat. Pour mieux comprendre, elle décide d’étudier le droit.

Un Défi à Relever

Certains garçons du quartier ont déjà tenté cette voie sans succès. Cependant, Najat est soutenue par ses parents, qui veulent la protéger des déceptions. « Tu vas rater. On ne réussit pas, nous, là-bas, » entend-elle souvent. Mais elle poursuit avec détermination et réussit brillamment.

Une Influence Positive

Najat Arbib devient rapidement une référence pour d’autres jeunes de son quartier, motivant notamment sa cousine Rachida à suivre des études universitaires en psychologie.

L’Évolution Professionnelle

Pendant ses études, Najat travaille comme caissière dans un magasin de bricolage, une expérience qui contribue à financer ses cours et ses besoins quotidiens, ainsi que son stage au barreau pour devenir avocate. Ces deux années de stage sont loin d’être lucratives.

De la Magistrature à la Cour

Une fois dans la profession, Najat Arbib refuse d’être cataloguée comme avocate « communautaire » et s’efforce de servir une clientèle diversifiée. Elle ne peut cependant éviter de croiser, dans les couloirs de la justice, d’anciens amis ou des voisins ayant pris de mauvais chemins. Touchée par la violence urbaine, elle décide d’élever ses trois enfants à la campagne. Elle passe avec succès les examens de la magistrature et, en octobre 2009, devient la première juge d’origine marocaine de Belgique.

La Magistrate Discrète

Madame la juge siège dans une petite juridiction à Arlon, où elle traite une variété de dossiers, de la correctionnelle au droit de la responsabilité. Elle enchaîne dix audiences par mois et rédige ses décisions après avoir couché ses enfants.

Un Modèle de Réussite

Najat Arbib est passée de l’étiquette de « fille bizarre » à celle de « parcours modèle ». Après avoir pris quelque distance avec sa communauté, elle retrouve avec plaisir son quartier d’origine, où elle est respectée et écoutée. Elle s’implique dans des projets associatifs pour les enfants d’immigrés et nourrit des projets personnels pour le Maroc. Elle participe également à des missions de coopération entre les justices marocaine et belge.

Une Identité Réconciliée

Najat Arbib, avec calme et détermination, a réussi à concilier ses multiples identités et à devenir une source d’inspiration pour de nombreux autres jeunes en quête d’opportunités et de réussite. Son parcours incarne le triomphe de la persévérance et de la détermination face à l’adversité.