Sites & Monuments historiques

Monuments militaires et défensifs

L’architecture militaire du Maroc constitue un pan important du patrimoine culturel marocain. Elle se manifeste à travers plusieurs types qui se sont illustrés à travers l’histoire du Maroc, de la Haute antiquité à l’époque moderne.

Les premières fortifications se présentaient sous forme d’éperons barrés qui sont en fait des points défendu naturellement et doublés par des murs formant barrière du côté le plus vulnérable du site. Ce type de défense a subsisté jusqu’aux époques historiques les plus récentes du Maroc. Parmi les exemples connus nous citons celui de Ain Louh dans le Moyen Atlas. L’abandon de la vie nomade a entraîné en effet, les populations anciennes du Maroc à se fixer sur des sites pourvues en eau et surtout bien protégés : Tout au long de l’Oued Beht, en haut des plateaux et des pitons, se trouvent de véritables camps retranchés.

Les périodes historiques sont à ce propos beaucoup plus représentatives. Des périodes phénico-punique, mauritaniennes et romaines, nous sont parvenues plusieurs fortifications et structures défensives qui ont été érigées pour assurer la défense des villes, des routes, des ports…, utilisant divers matériaux et techniques : la pierre, de toute sorte et très souvent taillée, a été d’un usage courant. Nous pouvons énumérer plusieurs types d’éléments de cette architecture militaire : murs d’enceinte, tours, portes défensives, fossés, limès… Les mêmes éléments vont se retrouver par la suite dans l’architecture militaire d’époque islamique. Le Haut moyen âge a été d’abord marqué par une forte empreinte antique de tradition locale mais aussi d’influence orientale (byzantine, importée de la Syrie omeyyade) de tradition antique où l’usage de la pierre de taille et la maçonnerie de pierre est fortement représenté dans les villes d’époque idrisside (VIII-Xème siècle) : muraille d’al Basra, Hajr an Nasr et almoravide (XI-XIIème siècle) : Ksar al Hajar à Marrakech, Forteresse d’Amergou, Tasghimout des Mesfioua, Kasbat an Nasrani, Hisn Tazagourt. Au XIIème siècle, le développement de l’architecture de terre prend le pas sur les modèles archaïques construits en pierre ou en maçonnerie de pierre. Les Almohades vont exceller dans la construction avec la technique du tabout ou tabia et vont développer toutes sortes de maçonnerie de terre allant d’une simple banchée de terre avec de bonnes proportions de chaux à de véritables blocs de mortier dit « béton almohade ». Les murailles almohades sont hautes et l’épaisseur des courtines atteint des dimensions importantes (Rabat, Marrakech, Fès…) . Cette architecture dite hispano-mauresque ou hispano maghrébine constituera le modèle pour toutes les fortifications ultérieures notamment celles des Mérinides (Chellah, Fès Jdid, Ksar es-Seghir…) elle persistera également dans les ouvrages défensifs de l’époque moderne. Pendant cette dernière période, l’architecture militaire bien qu’elle était obligée de suivre l’évolution des techniques de guerre et qu’elle était fortement influencée par l’avènement de l’arme à feu, plusieurs fortifications, notamment à l’intérieur du pays, ont gardé une facture médiévale. Par contre, les fortifications maritimes, ont été fortement modernisées prenant l’allure d’une véritable architecture bastionnée d’influence européenne ou parfois une architecture européenne en terre marocaine à l’instar de toutes les places portugaises : Mazagan, Safi, Asila, Ksar es-Seghir. Les fortifications côtières de Sidi Mohamed Ben Abdellah (Essaouira, Anfa, Rabat, Larache) illustrent bien l’exemple des fortifications marocaines d’influence européenne. Parmi les éléments défensifs de cette architecture moderne nous citons à titre d’exemple : bastion, sqala, coracha, glacis, poterne, mâchicoulis, échauguette, canonnière, poudrière…Les fortifications d’époque coloniale peuvent ajouter d’autres types plus récents mais qui constituent désormais un patrimoine architectural témoignant de cette période, parmi lesquels nous citons les casernes militaires, les bunkers (notamment dans la zone espagnole) qui sont parfois d’une très grande qualité architecturale (Fort Rustenburg à Rabat).

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