Comment rédiger un bon business plan
Un business trop long ne peut-être lu
- Un business plan de qualité est exhaustif et fluide, il reflète la vision et la fiabilité de l’entrepreneur
- La forme doit être aussi soignée que le fond : concise et claire
- Il se scinde en 3 parties : descriptive, financière et résumé opérationnel
- Exprimez vos besoins
Rédigez la partie descriptive
Le business plan est le document de référence de tout créateur ou repreneur d’entreprise. Il permet à l’entrepreneur, ainsi qu’aux futurs investisseurs et associés, d’avoir une idée claire et juste du projet et de ses ambitions. Un document capital pour toute demande de financement, qui permet également au porteur de projet de se poser et de vérifier la clarté de la vision qu’il a de son entreprise.
Il n’existe pas de modèle universel de business plan puisque celui-ci doit correspondre à un projet, mais il y a néanmoins des étapes communes et essentielles à respecter lors de sa rédaction. Le business plan ne se fait bien évidemment pas “au feeling”, il suit un raisonnement logique, qui déroule et démontre le potentiel du projet.
La partie descriptive est la première étape de votre BP. Elle comprend :
- Une présentation de l’équipe, avec un résumé des CV, qui permet de se faire une idée de la complémentarité des collaborateurs et de leur expertise.
- Une présentation des produits et/ou services proposés (à quel besoin répondent-ils, quel est leur caractère innovant, leurs avantages et inconvénients par rapport à l’offre existante etc.)
- Une analyse du marché et de la concurrence (qui sont les clients ciblés, qu’attendent-ils du produit et/ou du service, quelle est la zone géographique cible, quelle est la taille du marché, quelles sont les opportunités, qui sont les concurrents directs et indirects, quelle est la barrière à l’entrée etc.)
- Une présentation de la stratégie et du positionnement
- Une présentation des objectifs et moyens commerciaux et marketing
- Une présentation du business model
Rédigez la partie financière
C’est la partie dans laquelle les tableaux en tous genres côtoient vos analyses textuelles. Cette partie démontre la rentabilité financière de l’entreprise et donne une vision à 3, 4, 5 ans de votre business. Pensez à trimestrialiser vos prévisions pour les deux premières années, cela permet de clarifier au mieux sa stratégie en cadrant au mieux les arrivées des nouveaux salariés, le ramp-up des commerciaux ou l’internationalisation. Autre intérêt, le besoin de trésorerie en sera mieux défini.
Vous devez prévoir avec la précision la plus importante possible bon nombre de données prévisionnelles comme le chiffre d’affaires, vos investissements et amortissements, vos frais généraux, vos intérêts financiers, vos impôts et taxes et vos charges de personnel. La vigilance est de mise concernant l’estimation de vos indicateurs financiers et de votre besoin de financement. Attention donc à ne pas sous-estimer, ou pire, sur-estimer ces derniers.
Que comprend cette partie ?
- Une estimation des revenus réalisée à partir d’hypothèses cohérentes et prudentes
- Une estimation des charges
- Le compte de résultat
- Le bilan prévisionnel
- Le point mort (quand sera-t-il atteint et sous quelles conditions ?)
- Le plan de financement (quels sont les besoins financiers et les sources de financement prévues, les capitaux propres, les aides etc.)
- Le plan de trésorerie (pour la première année, mensuel)
Soignez votre executive summary
Le résumé opérationnel ou executive summary synthétise l’ensemble de votre business plan. Il n’arrive toutefois pas en fin de BP mais bien dès les premières pages, sous la forme d’une note qui met en lumière les points capitaux du document qui suit. Il est à rédiger en dernier, une fois que le BP est clair.
C’est une synthèse destinée à convaincre et à aiguiser l’intérêt de la personne qui aura votre BP entre les mains. Il est donc nécessaire d’y présenter les fondamentaux du projet et de répondre à ces questions de la manière la plus brève et synthétique possible (ne dépassez pas les deux pages) :
- Quel est le marché ? Dans quel état est-il et quelles sont les perspectives ?
- Qu’attendent les clients de ce marché et quelle est la stratégie pour répondre à leurs besoins ?
- Comment mon produit/Service y répond-il, avec quelles fonctionnalités, ou caractère innovant ?
- Quels sont mes objectifs et quel est mon avantage concurrentiel ?
- Qui est mon équipe, quelles sont leurs compétences clés ?
- Quel sera mon canal de distribution ?
- Quels sont les besoins de financement globaux du projet ?
- Quel chiffre d’affaires, résultat d’exploitation, bénéfices prévus ?
Concevez votre BP comme un outil de marketing financier
La plupart des business-plans sont austères et n’invitent pas à une étude approfondie. Soignez la forme avec des titres d’onglets compréhensibles, un sommaire, un wording clair, un code couleur pertinent… Deux objectifs : montrer que vous avez les idées claires et guider la lecture. Un BP clair, c’est un projet clair dans la tête de l’entrepreneur, c’est l’expression de sa fiabilité.
Privilégiez la simplicité d’usage, parce que personne ne lira un business-plan avec des macros, un poids de 50 mégas et 50 onglets. Certains BP demandent ainsi des compétences informatiques rien que pour les ouvrir ! Seul votre board prendra le temps (et encore !).
Bannissez tout fichier « en dur ». Les investisseurs ont besoin de jouer avec les hypothèses pour s’approprier le plan et faire des crash tests pour conforter leur thèse d’investissement. Il est crucial que les hypothèses soient facilement modifiables et que les agrégats qui en dépendent soient clairement identifiables. C’est moins le résultat qui intéresse les investisseurs que la façon d’y parvenir.
Structurez le document pour offrir une lecture à plusieurs niveaux. Au sein d’un fonds, les auditoires diffèrent. Établissez un niveau de lecture adapté à chacun d’entre eux. Par exemple, pensez à un onglet de synthèse avec des graphiques pour les partners du comité qui ne se plongeront pas dans les détails des charges et de la masse salariale.
Justifiez vos principales hypothèses et n’en faites pas trop
Pour chacune des principales hypothèses sur lesquelles repose votre stratégie, posez-vous la question de sa justification. Deux possibilités : (i) votre performance historique (ex : nombre constaté de contrats signés par vos commerciaux), (ii) comparaisons avec les autres acteurs du secteur. Ajoutez ces éléments au business plan, à côté des hypothèses.
N’oubliez pas que trop d’hypothèses tuent les hypothèses. Certains BP comprennent plusieurs dizaines d’onglets d’hypothèses, des simulations dans tous les sens et une mise en équation de tous les micro-aspects de votre business. On vous pardonnera les raccourcis sur la modélisation de votre loyer à partir du moment où les actions sur le CA et la marge sont bien documentées et crédibles.
Assurez-vous que le BP soit cohérent avec la vision déclinée dans le slide deck
Votre BP est la version chiffrée du slide deck, document dans lequel vous exposez votre vision, vos objectifs pour la levée et vos plans d’actions pour atteindre ces objectifs. Le BP doit reprendre ces actions en les détaillant et en les positionnant dans le temps afin de montrer le déploiement des montants à lever.
Armez-vous d’un logiciel de business plan si cela peut vous être utile
Vous lancez votre entreprise et même si la création du business plan est une étape essentielle dans la structuration de votre projet, certaines tâches peuvent s’avérer particulièrement chronophages. Pour vous aider, de nombreux sites et logiciels permettent de vous décharger de choses comme : le prévisionnel financier, la mise en forme du business plan etc.
Comment choisir un bon outil ? Vérifiez que le logiciel permet de faire un prévisionnel sur 5 ans (avec une trimestrialisation ou une mensualisation sur la première année), qu’il vous perme de tout éditer et que le rendu soit clair et professionnel, qu’il soit sécurisé pour ne pas risquer de vous faire siphonner vos données.