Histoire

Changements de noms de villes au Maroc : Un voyage à travers l’histoire et la culture

Introduction

L’histoire du Maroc est tissée de nombreuses influences culturelles et linguistiques, et les noms de ses villes reflètent ce riche héritage. Dans cet article, nous entreprendrons un voyage à travers le temps pour explorer les changements de noms de villes au Maroc, des modifications qui ont été façonnées par l’histoire coloniale, les traductions linguistiques, et bien d’autres facteurs.
De nombreux noms de villes marocaines sont des traductions directes d’autres langues. Par exemple, « Alcazarquivir » se traduit en arabe par « Ksar El Kebir, » signifiant « la grande forteresse. » De même, « Cap de l’Eau » devient « Ras El Ma, » ce qui signifie « la tête de l’eau. » Ces traductions révèlent l’influence de la géographie et de l’histoire dans la toponymie marocaine.
Certaines transformations toponymiques sont plus subtiles, impliquant principalement des variations de prononciation. Par exemple, « Xauen » se réfère à « Сhаоuеn » ou « Chefchaouen, » « Arcila » à « Assilah, » et « Safi » à « Asfi. » Bien que les noms puissent sembler presque identiques à l’oral, les nuances de leur écriture montrent l’évolution de la langue au fil du temps.

Anfa devient Dar El Baïda (Casablanca)

L’une des métamorphoses les plus emblématiques est celle d’Anfa, devenue Dar El Baïda, mieux connue sous le nom de Casablanca. Cette métropole marocaine fut baptisée Anfa à l’origine, une ville prospère qui fut détruite par les Portugais en 1468. Cependant, en 1760, sur ordre du sultan Mohammed III, la ville fut reconstruite et rebaptisée « Dar El Baïda, » signifiant littéralement la « maison blanche, » faisant référence aux palais du sultan. Lorsque les Espagnols revinrent pour le commerce, ils traduisirent ce nom en « Casa blanca, » une version plus facile pour eux. Cette transformation toponymique illustre la richesse de l’histoire de Casablanca.

Louis Gentil devient Youssoufia

Un autre exemple notable est celui de Louis Gentil, un géologue français qui a contribué à l’exploration du Maroc au début du XXe siècle. La ville de Louis Gentil a été fondée en 1931 par les Français pour exploiter l’un des plus importants gisements de phosphates du royaume. Cependant, après l’indépendance, elle a été rebaptisée Youssoufia en hommage à l’identité marocaine, symbolisant ainsi le passage de l’ère coloniale à une ère de souveraineté nationale.

Petit-Jean ou Petitjean devient Sidi Kacem

Sidi Kacem, autrefois connue sous les noms de Petit-Jean ou Petitjean, a également subi une transformation toponymique significative. Avant la colonisation, cette ville portait simplement le nom de la zaouïa de Sidi Kacem et d’un souk du jeudi. Cependant, après l’arrivée des colons français et le développement de la ville, elle a été renommée en l’honneur du saint protecteur de la zaouïa, Sidi Kacem, reflétant ainsi la réappropriation de l’identité marocaine.

Port-Lyautey devient Kénitra

Kénitra, autrefois une kasbah construite à la fin du XIXe siècle, était à l’origine appelée Port-Lyautey. Ce nom a été donné en 1932, pour célébrer les vingt ans du protectorat français. Cependant, à l’indépendance, les habitants de la ville ont souhaité rendre hommage à leur ancien Résident Général en renommant la ville Kénitra, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère pour cette cité côtière.

Les « camps » des Français

Après le bombardement de Casablanca, les Français ont établi des camps militaires pour maintenir l’ordre dans la région de la Chaouïa, où les premières étapes de la colonisation française ont eu lieu. Ces camps, éloignés des villages existants pour des raisons de sécurité, ont été progressivement transformés en villes une fois la région pacifiée. Leurs noms français ont été changés après l’indépendance pour refléter l’identité marocaine.

  • Camp Boulhaut devient Benslimane
  • Camp Marchand devient Rommani
  • Camp Monod devient Sidi Allal El Bahraoui
  • Camp Boucheron est rebaptisé El Gara
  • Camp Christian devient Ezzhiliga

Villa Cisneros devient Dakhla

Dakhla est une ancienne colonie espagnole datant du XVe siècle. En 1884, les Espagnols y ont établi un fort, qu’ils ont baptisé « Villa Cisneros. » Cependant, après la Marche Verte, la ville a été rebaptisée selon son nom local, Dakhla, reflétant l’identité marocaine et sa souveraineté sur la région.

Villa Sanjurjo ou Al Hoceima

Al Hoceima est un nom particulier qui a connu plusieurs transformations. Lorsque les Espagnols ont fondé la ville en 1926, ils l’ont d’abord nommée « Villa Sanjurjo, » en l’honneur du Général José Sanjurjo, qui avait dirigé le débarquement sur place pendant la guerre du Rif. Cependant, elle a ensuite pris le nom d’Al Hoceima, reflétant son identité berbère sous-jacente.

El Rincón devient M’diq

« El Rincón, » en espagnol, signifie « le recoin. » Lorsque cette localité a été rebaptisée en arabe, elle est devenue « M’diq, » ce qui signifie « coincé » ou « étroit. » Ce nouveau nom pouvait faire référence à sa position géographique, coincée entre la montagne et la mer, ou à son rôle en tant que détroit de passage entre l’Espagne et le Maroc.

Castillojos devient Fnideq

Castillojos, signifiant « petits châteaux » en espagnol, faisait référence aux ruines de constructions fortifiées dans la région. Ce nom a été traduit en « Fnideq » après l’indépendance, marquant ainsi le passage de l’influence espagnole à une identité marocaine.

Mazagan ou El Jadida

L’histoire du nom d’El Jadida est complexe. À l’origine, la région était appelée « Mazighen » en amazigh ou « al-Brija » en arabe. Lorsque les Portugais s’y sont installés, ils ont nommé leur forteresse « Mazagão, » qui semble être un décalque du nom amazigh. Cependant, après l’indépendance, la ville a été rebaptisée El Jadida, reflétant ainsi son histoire complexe et son identité multiple.

D’Amogdoul à Souira, de Souira à Mogador à Essaouira

La ville d’Essaouira a elle aussi connu des changements de nom au fil des siècles. À l’origine, la ville s’appelait Amogdoul, un nom qui remonte au XIe siècle. Les Portugais ont ensuite nommé la ville « Mogodouro » lorsqu’ils ont construit leur « Castelo Real. » Finalement, en 1760, le sultan a décidé de fonder une ville fortifiée sur le site abandonné par les Portugais et l’a nommée « Tasaouira » ou « Souira, » signifiant « tableau. » Cependant, les Européens continuaient de l’appeler « Mogador. » Après l’indépendance, le nom « Essaouira » a été adopté, symbolisant l’identité marocaine de cette ville côtière.

Fedala devient Mohammedia

Mohammedia, anciennement connue sous le nom de Fedala, a subi un changement de nom significatif. Après l’indépendance, la ville a été rebaptisée en l’honneur de Mohammed V, symbole de l’identité nationale marocaine.

Ksar Es Souk devient Er Rachidia

Ksar Es Souk, une ville du sud du Maroc, a également été renommée après l’indépendance. Elle est devenue Er Rachidia en hommage au prince Moulay Rachid, reflétant ainsi l’identité marocaine et l’attachement à la royauté.

Ces transformations toponymiques témoignent de l’histoire riche et complexe du Maroc, de la colonisation à l’indépendance, et illustrent la manière dont le pays a réaffirmé son identité nationale à travers ses noms de villes. Chacune de ces appellations raconte une histoire, rappelant aux générations futures les événements et les époques qui ont marqué cette nation d’Afrique du Nord.

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