Le patrimoine culturel marocain recèle une part importante de savoirs et de savoir-faire accumulés au cours des siècles voire des millénaires de l’histoire de notre pays et qui constituent aujourd’hui l’une des spécificités majeures de l’identité et de la personnalité marocaines.
L’artisanat marocain englobe une diversité de métier et de spécialités touchant pratiquement à tous les aspects de la vie quotidienne du marocain.
Tous les matériaux naturels ont été mis à profit dans la confection et la création d’un arsenal d’objets et d’outils dont les fonctionnalités sont également diverses.
Toutes ces ressources naturelles ont été le long de l’histoire, utilisées et exploitées dans un esprit avant-gardiste de ce que nous qualifions aujourd’hui de développement durable.
Une telle transformation des matériaux selon les besoins qui s’imposaient (construction, tapisserie, textile, menuiserie, zellige, tannerie, vannerie, etc.) a abouti au cours des temps immémoriaux à la maîtrise de techniques, de savoirs et de savoir-faire transmis de génération en génération et que les sociétés d’aujourd’hui tentent de sauvegarder car ils font partie d’une identité affirmée et sans cesse revendiquée.
Exemples Métiers traditionnels & savoirs faire liés à l’artisanat
Tapisserie
Le tapis marocain est un produit de population pastorale, nomade, ou semi nomade dont la richesse principales est le mouton qui fournit la laine, matière première de choix pour les tissages.
Rural ou citadin, le tapis obéit aux mêmes principes de fabrication. Il s’agit d’un tissage qui se fait sur le métier à haute lisse, rudimentaire dans la production artisanale familiale, plus perfectionné dans la production des manufactures et les ateliers urbains.
La natterie
La natte de salé « Lhsira Slaouia » est un produit ancien que la ville a perfectionné et développé durant des siècles, au moins depuis le 15ème siècle jusqu’à l’époque récente.
le jonc smar est le matériau essentiel de la natte de salé. Les motifs décoratifs sont obtenus graçe à l’utilisation du jonc coloré qu’on fait alterner avec de la couleur naturelle. Les types de décors les plus répandus sont le demi pomme nes teffaha, les yeux d’esclave ‘inin l’abd et le tatouage loucham.
Bijouterie
Dans la réalisation des bijoux, l’argent a toujours caractérisé la parure rurale. La gamme des bijoux ruraux est formée essentiellement de fibule, chevillières, bracelets, pectoraux, colliers, diadèmes, boucles d’oreilles, bagues, pendentifs, sabres, fourreaux de poignards, les boites et cornes à poudre.
L’argent, matière première de ces divers bijoux est extrait des mines de Taza, Tazlakht dans l’anti Atlas et Egounden dans le Siraoua.
Plusieurs techniques sont utilisées dans la fabrication des bijoux marocains, On cite entre autres l’émaillage, le niellage le filigrane et le cloisonné.
La broderie de Meknès
La broderie de Meknès, tarz al maknassi, est comparable de par sa technique et son décor à celle de Fès dit ghorza. Elle a su préserver la tradition des savoirs faire berbère riche en coloris tout en maîtrisant une technique purement fassie.
Il s’agit d’une broderie à double face, exécutée au point de trait horizontal, vertical et diagonal.
Cette broderie réalisée sur des supports de mousseline ou de cotonnade, procède à un mariage harmonieux de couleurs. Elle est composée généralement de sept différentes couleurs : le vert, le bleu, l’orange, le rouge, le noir, le jaune et le mauve.
Le décor est composé essentiellement de motifs floraux auxquels se mêlent des dessins géométriques et des étoiles.
La broderie de salé
Dans la broderie de salé on distingue deux types : la broderie ancienne et la broderie nouvelle. la première fait partie de la technique à fils comptés. Elle utilise le point de trait bouclé sans envers, d’où une lecture uniquement uni faciale. Elle est généralement monochrome : bleu foncé ou rouge carmin avec quelques exceptions des pièces délicatement harmonisées en deux voire en trois tons comme par exemple ceux appliqués sur les rideaux et les devants de matelas garnis en bleu marin, en rouge et en rose. Les motifs décoratifs de la broderie ancienne de Salé dérivent de la flore.
La broderie nouvelle de Salé est plutôt polychrome, uni faciale au point natté et de croix, ce qui donne à l’envers de simples points de traits verticaux. Cette broderie est à composition à la fois arborescente et géométrique avec quelques motifs représentatifs de la main, symbole de la protection contre les influences maléfiques.